Les gardiens
Monsieur Victor Fafard est le deuxième gardien de la dynastie de Fafard. Il est le fils de Louis Ferdinand, premier gardien de 1872 à 1889.
À l’âge de 32 ans, Victor épouse madame Marie-Louise Montreuil âgée de 19 ans. Ils auront 12 enfants dont 6 filles et 6 garçons.
Il sera le gardien des lieux de 1889 jusqu’à sa mort en février 1926. Il sera le premier résident de la maison actuelle puisque ce sera lui qui surveillera les travaux de construction en 1911.
Nous pouvons imaginer la joie de madame Marie Louise lorsqu’elle pris possession des lieux. Durant son mandat, beaucoup d’innovations techniques ont été apportées venant ainsi faciliter le métier. Son fils Georges prendra la relève.
Connaissez-vous plus belle histoire d’amour entre cet îlot et ses gardiens?
Monsieur Georges Fafard prend la relève de son père Victor en 1926 et sera le gardien des lieux jusqu’en 1954.
Il sera donc le deuxième gardien à habiter la maison actuelle.
En 1932, il se marie à Rimouski avec madame Alphonsia Lepage native du Banc des Blancs, hameau situé près de la réserve amérindienne de Betsiamites. De cette union nait deux filles Georgette et Yolande.
L’après guerre amène beaucoup de changements. Le développement industriel, la navigation de plus en plus moderne. La construction de la route 138 fait en sorte que l’isolement est beaucoup moins grand.
Monsieur Georges quitte la Pointe-des-Monts en 1954 pour un poste à Mitis-sur-Mer. Avec ce départ prend fin la dynastie des Fafard qui aura durée de 1872 à 1954, soit 82 ans sur trois générations de gardiens. Accompagnés de femmes courageuses, ils méritent tous notre admiration.
Le remplaçant du dernier Fafard, était lui aussi héritier d’une solide tradition familiale puisque les Duguay étaient gardiens à la Pointe-Sud-Ouest d’Anticosti depuis plusieurs décennies. Peu après son arrivée, le nouveau gardien Sauveur Duguay quitte cependant l’îlot pour habiter la nouvelle maison construite sur la pointe du “criard”.
L’année suivante, l’électrification complète du nouveau site le met au goût du jour.
Par la suite, Sauveur Duguay annonce du changement. Il se lance en affaires et devient parallèlement à la tâche du gardien, entrepreneur forestier. Pour l’occasion, il veut défricher une route d’accès à la nouvelle route nationale (la 138). Finalement, à l’automne 1959 il abandonne pour de bon le métier de gardien.
Il meurt prématurément dans un accident automobile l’année suivante.
Les quelques vingt années suivantes, le poste de gardien est occupé par Jacques Landry.
À son arrivée, en 1959, la situation est peu reluisante car plusieurs bâtiments de l'îlot sont dans un état de délabrement avancé et les rumeurs se multiplient quant à leur abandon éventuel. Au même moment pour des raisons évidentes, le gardien Landry doit démolir les bâtiments les plus désuet de l’îlot. Il consacre toutes ses énergies dans les mois suivants, au sauvetage du vieux phare. Les efforts conjugués du gardien Landry, de la société historique de la Côte-Nord, des chambres de commerces et de la municipalité portent fruit : Le ministère des affaires culturelles accepte en 1964 de classer le vieux phare et la poudrière comme monuments historiques”.
Jacques Landry, un homme remarquable qui réussit à assurer la survie du site. En reconnaissance de son implication pour la conservation du site, la corporation de gestion du Phare de Pointe-des-Monts a nommé le bâtiment d’accueil sur la rive “accueil Jacques Landry”. M. Landry est actuellement maire de Natashquan, son village natal et est toujours impliqué dans de nombreux projets de développement pour sa communauté.